Le génogramme : Livre à télécharger (4.90$+taxes)

 

Le génogramme [À lire]

Synthèse détaillée de la formation de Ivy Daure, psychologue, disponible sur le site web de formationspsy (H4 Éditions, partenaire de : Éducation & Famille - Université de Mons)

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[Extrait du livre numérique]

Introduction au génogramme en tant qu'outil clinique fondamental

Ivy Daure explique que le génogramme va au-delà d’un simple outil systémique, il représente une véritable ressource clinique. Il s'inscrit dans le parcours formatif et professionnel des thérapeutes systémiciens. Dès le début de la formation, les futurs professionnels apprennent à utiliser le génogramme, non seulement pour comprendre les dynamiques familiales de leurs patients, mais aussi pour explorer leur propre histoire et mieux saisir leurs résonances personnelles. Ce travail d’auto-réflexion enrichit leur capacité à accompagner leurs patients dans des contextes diversifiés, que ce soit en thérapie individuelle, de couple ou familiale.

Le génogramme comme fil rouge de la pratique clinique et de la supervision

Le génogramme, selon Ivy Daure, est omniprésent dans le parcours des systémiciens. En effet, il accompagne les thérapeutes dès la formation initiale, se prolonge dans la clinique personnelle, et reste un élément central même lors des supervisions. Pour ceux qui choisissent de devenir superviseurs après plusieurs années d'expérience, le génogramme demeure un outil essentiel, facilitant une réflexion continue sur leur propre pratique. Ainsi, le génogramme est perçu comme un "compagnon de route" du thérapeute, évoluant avec lui tout au long de sa carrière.

Origine et évolution du génogramme

Afin de comprendre l’importance du génogramme, Ivy Daure retrace son origine historique. Le terme "génogramme" provient du grec "genos" (naissance, origine) et "grama" (écriture), illustrant l’idée de raconter et d’inscrire l’histoire familiale. Le clinicien Murray Bowen, dans les années 70, est l’un des premiers à utiliser cet outil. Il développe un génogramme "anonyme" pour explorer sa propre histoire familiale, afin de favoriser l’individuation et la distance nécessaire pour mieux comprendre les dynamiques relationnelles. Monica McGoldrick et Randy Gerson ont par la suite poursuivi l’œuvre de Bowen en enrichissant l’approche, tenant compte des évolutions sociétales et des nouveaux modèles familiaux, notamment dans le contexte des familles recourant aux technologies de procréation assistée.

Les trois piliers de la clinique systémique et le rôle du génogramme

Daure insiste sur le fait que le génogramme s’ancre dans les trois piliers de la clinique systémique : la relation, la communication et le contexte. Ces éléments, largement inspirés des travaux de Paul Watzlawick, constituent des bases essentielles pour aborder les dynamiques familiales. En effet, les relations peuvent être de type symétrique, où l’égalité prime, ou complémentaire, où les différences sont valorisées. Un génogramme permet au thérapeute de visualiser et d’explorer ces styles relationnels, qu'ils soient symétriques ou complémentaires, et de comprendre comment ils influencent les interactions familiales.

Symétrie et complémentarité dans les relations selon Paul Watzlawick

Dans cette partie, Daure approfondit les concepts de relations symétriques et complémentaires définis par Paul Watzlawick. La relation symétrique repose sur des similitudes et l’égalité, tandis que la relation complémentaire est basée sur la différence et la complémentarité des compétences. Elle souligne que ces deux types de relations ne sont pas fixes ; une relation fluide est celle qui peut passer de la symétrie à la complémentarité en fonction des besoins contextuels. Dans un couple, par exemple, cette fluidité peut se manifester par une alternance des rôles et des responsabilités, enrichissant ainsi la relation.

L’escalade symétrique et la résolution de conflit

Daure illustre le concept d’escalade symétrique, un processus où chaque partenaire tente d’avoir le dernier mot, entraînant des conflits parfois futiles mais persistants. Elle explique qu’une issue à ce type d’escalade consiste à "faire position basse", c’est-à-dire à prendre du recul, à se distancer du besoin de gagner, et à métacommuniquer pour renouer avec l’objectif commun. Selon Daure, cette approche permet de recentrer les partenaires sur l’essentiel, en surmontant les tensions issues d’une recherche excessive de symétrie.

Les risques de la relation complémentaire

Ivy Daure explique que la relation complémentaire, si elle devient excessive, peut conduire à un phénomène appelé "renforcement complémentaire." Ce terme décrit une situation où la différence entre les partenaires, initialement perçue comme un atout, finit par les isoler davantage l'un de l'autre. Par exemple, un partenaire pourrait se voir systématiquement exclu de certaines tâches, comme la cuisine ou la prise en charge des enfants, sous prétexte qu’il n’en serait pas capable. Ce qui commence comme une caractéristique identitaire se transforme en un rôle rigide, réduisant ainsi la possibilité pour l’individu d’explorer d’autres aspects de lui-même et, par conséquent, affaiblissant la connexion entre les deux partenaires.

Le génogramme comme outil d'investigation des scripts relationnels

Daure souligne que le génogramme est particulièrement précieux pour explorer ces "scripts relationnels," c’est-à-dire les modèles de relation qui se répètent souvent d'une génération à l'autre. Par exemple, la manière dont un parent interagit avec son enfant est influencée par la relation qu'il a lui-même eue avec ses propres parents. Grâce au génogramme, le thérapeute peut aider le patient à comprendre comment ses propres expériences d’enfance, ainsi que celles observées chez les membres de sa famille ou des amis, influencent ses relations actuelles. Cet outil clinique permet de retracer des dynamiques relationnelles sur plusieurs générations, offrant ainsi une vision globale des influences transgénérationnelles.

La communication dans les relations : digital et analogique

Daure poursuit en expliquant les notions de communication "digitale" et "analogique," des concepts développés par Paul Watzlawick. La communication digitale se réfère aux mots eux-mêmes – ce qui est dit explicitement. L'analogique, en revanche, inclut tout ce qui accompagne les mots : l'intonation, le langage corporel, et le contexte relationnel. Les mêmes mots peuvent ainsi avoir des significations différentes selon l'histoire de la relation et les nuances analogiques. Un exemple notable est celui d’un couple où l’expression « je t’aime » peut être remplacée par un simple « idem », ce dernier terme portant une signification bien plus forte dans le contexte de leur relation unique.

L'impact des silences dans la communication analogique

Daure observe que, contrairement à la communication digitale, la communication analogique ne connaît pas de silence véritable. En effet, le silence en lui-même est porteur de sens. Par exemple, lorsqu'un partenaire se lève le matin sans dire un mot, son comportement peut traduire un mécontentement que l'autre perçoit sans qu’aucun mot ne soit prononcé. Ce phénomène illustre à quel point la communication analogique est omniprésente dans nos interactions. Daure souligne également l'importance de cette dimension lors des formations ou dans des contextes d’enseignement, où le simple arrêt de parole par l'instructeur peut signaler un message au groupe, qui adapte alors son comportement.

Communication et relation : une symbiose dans le génogramme

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